Chinese opera

C'est le mois des fantômes affamés. Comme chaque année, les portes de l'enfer s'ouvrent et les fantômes envahissent la terre. Afin qu'ils ne pensent pas à s'occuper en faisant de mauvaises actions, on les occupe pendant un mois: on leur prépare à manger, à boire et on dispose tout cela sur les autels des nombreux temples. On leur prépare aussi des spectacles à la mode, des opéras, des marionnettes...
L'autre soir, pas loin de Love Lane, dans Geortown, un opéra chinois avait monté sa scène et j'ai été invité par un ami en coulisse...

La situation des petites associations chinoises est souvent assez précaires, même si elles sont très présentes à Penang, elle ne sont pas subventionnées par le gouvernement. Elles prennent donc en charge seules avec les habitants du quartiers, les temples et les mécènes chinois, l'organisation de ces manifestations. Les écoles d'arts chinois, de kung fu, d'opéra sont inexistante en Malaisie (peu d'aide et de financement) et les traditions se perdent donc un peu. Cette troupe d'acteurs était pour la moitié de ses figurants, des chinois invités de Chine pour le mois des fantômes.
Sinon, avant le spectacle, j'ai mangé un délicieux wanton mee, comme on dit ici et le petit vieux en face de moi était tellement adorable, j'ai fait une photo. Tout droit sorti d'un film de won kar wai...

J'ai également fait une petite video de la soirée. C'est donc un opéra chinois traditionnel: en pleine rue, on monte un théâtre de fortune, à côté d'un temple qui en général invite le théâtre pour divertir les fantômes et les fidèles. Très commun à Taiwan, à Penang, ce spectacle a un caractère un peu différent. On en profite pour renforcer les liens entre les différentes associations chinoises et célébrer l'héritage de Georgetown. Un peu comme un pied de nez au temps, on affirme ses racines, ses origines... mais mon guide et ami m'explique que sans aide financière et gouvernementale, les traditions se perdent dans un pays où les chinois ne sont qu'une minorité.